Quand la montagne accouche d'une souris !

Au vu du résultat et des propositions émises par les pouvoirs publics, on peut comprendre pourquoi tout a été fait pour éviter une participation importante à ces assises nationales de la mobilité. Par exemple, pour la région Occitanie, il a fallu faire d'importantes recherches pour se rendre compte qu'un atelier était organisé dans la métropole toulousaine sans aucune publicité.

Sur la question de l'accessibilité des PMR, quelques "grandes associations nationales" représentatives du secteur gestionnaire, et non pas des personnes elles-même concernées, ont été consultées, sans que ces dernières ne fassent aucune publicité pour des propositions intelligentes, et surtout pour rappeler que cela fait 40 ans que nous attendons de bénéficier du droit au transport, alors que les pouvoirs publics n'ont cessé de trahir les personnes en situation de handicap et les PMR sur ces questions depuis trop longtemps.

Et que maintenant, on se contente de proposer de nous éviter des déplacements : s'il peut être intéressant d'éviter des déplacements inutiles (pour cela il faudra être connecté alors que la fracure numérique sévit aussi), cela ressemble plutôt pour les personnes à mobilité réduite au confinement contraint, à une nouvelle forme de ré-institutionnalisation où on nous explique qu'on n'a finalement pas besoin de se déplacer, puisqu'on viendra nous laver les fesses sur place, nous lever pas trop tôt et nous coucher pas trop tard. Et pour l'inclusion à la citoyenneté, vous repasserez !

Et pour ceux qui raleraient, proposition tout aussi intelligente, qui consiste en des réductions fiscales sur des chèques emploi service, alors que tout le monde sait bien que ceux qui sont confrontés aux difficultés de transport à cause de leur handicap, n'ont généralement pas les moyens ni les revenus qui leur permettent de bénéficier du moindre avantage fiscal ou de faire l'avance des sommes.

Quant aux places adaptées devant les bornes de recharge électrique, elles devraient rester libres pendant encore pas mal d'années au vu du nombre de personnes handicapées en capacité de payer un véhicule électrique, de surcroît adapté pour la conduite en fauteuil roulant. Stop au foutage de gueule !

Pas mal aussi le coup de l'autopartage de véhicules adaptés, quand on sait qu'on ne rentre en général dans l'immense majorité des véhicules qu'au mieux un fauteuil roulant manuel pliant utilisé par un sportif handicapé, mais qu'un véhicule lambda ne pourra jamais transporter de fauteuil roulant électrique.

Mais surtout, n'oublions pas tout ceux qui même avec des véhicules adaptés devenus accessibles financièrement et conçus pour cet usage, ne seront pas en capacité de se déplacer de manière autonome, et pour lesquels il restera toujours la nécessité de transport adapté en porte-à-porte avec accompagnement.

 

A lire la contribution expresse d'Handi-Social à ces Assises :

https://www.pepsup.com/resources/documents/ARTICLES/000/001/874/18740/DOCUMENT/HS_171203_contributions_aux_Assises_Nationales_de_la_Mobilite.pdf