SERONS-NOUS ENTENDUS OU LA CNSA VA-T-ELLE CONTINUER

A S'ATTAQUER AUX MOYENS D'UNE VIE AUTONOME HORS INSTITUTION ?

La CHA (Coordination Handicap autonomie) dont Handi-social est administrateur a adressé à la CNSA le 10 février 2017 son analyse, ses observations et propositions sur le Guide d’appui aux pratiques des MDPH Accès à l’aide humaine PCH (Version février 2017). Guide contesté dont nous demandons le retrait à défaut d'une version conforme à l'esprit de la loi de 2005.

Ceci après une 1ère victoire avec le retrait du calculateur Excel des minutages d'aide humaine suite à notre pétition "NON à la maltraitance institutionnalisée ! OUI à la dignité des personnes handicapées !" Mais ce n'est pas suffisant et vous verrez à la lecture de notre contribution que rie nn'est gagné et qu'il faut se battre contre les reculs que tentent ce guide.

Extrait :

PREAMBULE

Il paraît essentiel que la version définitive, en cours de finalisation forcenée préjudiciable à une concertation correctement menée avec les représentants des personnes directement con-cernées, rompe avec la vision déshumanisante et les méthodes d'évaluation dommageables engendrées par la version 1. En effet, celle-ci donnait une image extrêmement dégradante des personnes concernées et portait les germes d’une maltraitance institutionnalisée en milieu de vie ordinaire par un extrême séquençage tayloriste de tous les actes pris en compte pour déterminer un nombre d’heures pris en charge par la PCH.

En conséquence, outre des réponses satisfaisantes aux premières questions soulevées dans cette contribution, résumant toute la démarche de clarification de la réglementation, la CHA entend trouver dans ce guide, dit définitif, un tout autre esprit, celui de la loi du 11 février 2005 pour « l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ».

Et cette loi prévoit notamment que l'équipe d'évaluation doit évaluer TOUS LES BESOINS, Y COMPRIS CEUX N’ÉTANT PAS PRIS EN COMPTE PAR LA PCH.

Concrètement, qu’envisage-t-on :

- Pour instaurer des méthodes d’évaluation prenant en compte les besoins réels et les attentes véritables des requérants pour être des citoyens, comme le prévoit la loi ?

- Pour respecter leur dignité et leur humanité dans le déroulement du processus correspondant, sans les apeurer, les humilier ou les traumatiser ? - Pour accorder des conditions de vie dignes, c’est-à-dire avec un temps suffisant pour réaliser tout ce qui leur est nécessaire, aux personnes dépendantes n’ayant pourtant pas besoin d’accompagnement permanent, pudiquement appelé « surveillance » dans les textes (« surveillance » d’ailleurs envisagée comme nécessité éventuellement non permanente !…) ?

- Pour établir les conditions d'interactions humaines équilibrées dans l’accompagnement du déroulement de la vie choisie par ces citoyens, et donc favoriser des conditions de travail respectueuses des capacités réelles des salariés ?

- Pour laisser le choix de la vie chez soi, sans imposer le développement de l'institutionnalisation du domicile privé, appréhendé comme poste de travail où se relaient différents spécialistes d’un bout d’espace physique réservé sur lequel le premier intéressé aurait juste le droit de se taire, et de subir, même à son corps défendant ?

Il faut être clair : Sans un net changement d’approche, et de ton, la CHA ne cautionnera pas ce guide et poursuivra le combat pour sa disparition.

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La CHA émet les plus vives réserves quant à cette démarche qui, pour l’instant, lui apparait plus comme la recherche d’un moyen pour maitriser les dépenses engagées qu’une méthode pour répondre aux besoins individuels de chaque demandeur… La CHA sera donc très vigilante, et, s’il le faut, très combative pour faire valoir les intérêts de ceux qu’elle représente… sans intermédiaire !